Interroger les habitants sur leur vie au village
Vivre ici, c’est pas banal ! Début avril, les habitants de Champagnac-la-Rivière ont été conviés à une série d’animations festives, prétextes à recueillir leur perception du territoire et de leur vie au village. Ensemble, ils ont été invités à réfléchir aux caractéristiques de leur cadre de vie et aux conditions nécessaires au bien vivre ici.
Recueillir le vécu des habitants
A 1h de Limoges, Champagnac-la-Rivière est une commune du nord du Parc, traversée par la Tardoire, qui compte aujourd’hui quelques 550 habitants. Dans le cadre d’un travail global sur l’habitabilité des communes rurales, le Parc a souhaité savoir ce qui lie les champagnacois.es à leur village : ce qu’ils aiment, ce qui les attache à ce territoire, ce qui leur manque…
Du vendredi 4 au dimanche 6 avril, de nombreuses animations leur ont été proposées pour engager la réflexion et collecter des témoignages. Pour animer ce week-end festif, le Parc s’est appuyé sur le collectif « Super ruraaal » constitué pour l’occasion et composé d’une équipe pluridisciplinaire d’experts en aménagement du territoire, urbanisme ou encore animation d’ateliers participatifs.
Des ateliers en tous genres
Le premier soir, les participants se sont retrouvés dans une ambiance décontractée pour partager anecdotes et photos sur leur quotidien à Champagnac. A travers des récits personnels, ils ont revisité ensemble l’histoire du collective du village, alimentant peu à peu la frise chronologique du siècle écoulé. L’évocation de Mathilde, dernière cheffe de gare du village a ainsi ravivé le souvenir de la fermeture de la gare à la fin des années 80. De la même manière, d’autres se sont rappelés l’achat de leurs maisons et les raisons de leur arrivée dans la région, dans le contexte post épidémique des années 2020.
Le « petit déj’- discut’ » du samedi matin a, lui, été prétexte à aborder l’eau à Champagnac sous tous ses aspects : sources, captages, puits, canalisations… C’est toute la vie du village qui s’est dessinée sur la carte à travers la présence et le partage de cette ressource commune. « Je n’avais jamais vu Champagnac sous cet angle » s’est étonné Joël Villard, maire de la commune. Dans l’après-midi, les plus inspirés se sont prêtés à un exercice d’écriture, afin de partager leur quotidien en chansons.
Enfin, les habitants se sont retrouvés à nouveau le dimanche, pour un ciné-débat propice à approfondir les réflexions. Les 3 jours ont également été ponctués de balades. De la lande des Jarosses, classée réserve naturelle, au centre-bourg en passant par la voie verte, les habitants ont arpenté les alentours pour nourrir les échanges sur leur cadre de vie.
L’habitabilité, concept aux multiples facettes
Quel que soit le format, chacune de ces animations avait pour but de s’interroger sur l’habitabilité des territoires ruraux, dans le cadre d’un projet commun aux 6 Parcs du Massif central et porté par l’Inter-Parcs du Massif central (IPAMAC). Interroger l’habitabilité d’un territoire, c’est se questionner sur les conditions du bien vivre ensemble ici, maintenant et demain. Vie sociale, inclusion et convivialité font ainsi partie intégrante des dimensions prises en compte, au même titre que les paysages, les aménagements de service ou encore le foncier disponible. Se pencher sur les questions d’habitabilité, c’est aussi et surtout s’affranchir d’une volonté d’attractivité à tout prix, pour construire des territoires qui soient non seulement désirables, mais également vivables, au jour le jour et sur la durée, dans un contexte de changements notamment climatiques.
Suite à ce week-end festif, les habitants du Parc sont d’ores et déjà invités à la restitution publique des ateliers qui se tiendra le 15 novembre prochain à Champagnac.