UNE EXPOSITION POUR DÉCOUVRIR LA RÉSIDENCE

À LA CROISÉE DES CHEMINS – A LA CROTZ DAUS CHAMINS
Valorisation de l’itinérance Grande Boucle du Parc, Vaque Veire, par 9 créateurs Métiers d’Art

Projet mené par l’IPAMAC, le Parc naturel régional Périgord-Limousin et le Pôle Expérimental des Métiers d’Art de Nontron et du Périgord-Limousin.

L’exposition « A la crotz daus chamins  / À la croisée des chemins », a présenté  au public, du 29 mars au 5 avril 2025, sous la halle de la Mairie de Nontron, le processus de recherche et de création collective en résidence, pour la réalisation de sculptures métiers d’art, en lien avec la culture occitane, sur l’itinérance de la Grande Boucle du Parc naturel régional Périgord-Limousin.

Le Périgord-Limousin est riche d’une histoire artisanale foisonnante. C’est aussi une terre de prédilection pour plus de 300 ateliers et entreprises des métiers d’art qui y exercent des savoir-faire précieux dans une création résolument contemporaine.

C’est pour mettre à l’honneur cette richesse, mais aussi encourager la création contemporaine autour de l’imaginaire occitan, qu’en décembre 2023, le Parc Périgord-Limousin, l’IPAMAC (Inter-Parcs Massif central) et le Pôle Expérimental des Métiers d’Art de Nontron et du Périgord-Limousin lançaient un appel à candidature à destination des professionnels des métiers d’art les invitant à participer à une aventure artistique : créer collectivement une proposition de valorisation de l’itinérance pédestre « la Grande boucle du Parc, Vaque veire », le Périgord-Limousin et la culture occitane, tout en reflétant la richesse de la création métiers d’art.

9 créateurs métiers d’art ont été sélectionnés et ont travaillé collectivement pendant un an, sous la forme d’une résidence de recherche et de création afin de proposer des projets complets présentant les œuvres à installer, dans un second temps, sur le parcours de la Grande Boucle du Parc. Chaque étape de l’itinérance étant dédiée à un personnage emblématique de l’univers occitan, les créateurs ont pu se répartir les thèmes en fonction des affinités avec leurs propres univers, guidés par Jean-François Vignaud de l’Institut d’Études Occitanes du Limousin. Les agents du Parc leur ont présenté les sites choisis pour l’implantation des créations avec leurs spécificités (matériaux, nature des parcelles…) et leur environnement naturel afin de respecter les équilibres locaux (faune, flore, géologie, etc.). Le format en résidence, coordonné par l’équipe du Pôle Expérimental Métiers d’Art, a favorisé l’interaction entre les artistes, l’échange d’idées, de savoir-faire et compétences et l’émergence de collaborations ou de dialogues entre les œuvres.

• Aline Pillenière, sculptrice sur bois et Olivier Constantin, ébéniste bois brut, ont choisi de travailler en binôme et proposé deux sculptures avec pour sujets la Vieille du Puits (Saint-Pierre-de-Frugie) et les Soufflaculs (Nontron). Ils y mêlent leurs savoir-faire et inspiration pour proposer des sculptures interactives en bois récoltés localement.
• La céramiste Maëlle Caborderie s’est attelée à la figure emblématique de Félicie Brouillet – L’aurelha de lebre (Augignac). Elle souhaite aménager un espace boisé et public du village par la présence d’une sculpture monumentale en céramique évoquant un théâtre, un espace pour conter et se raconter des histoires.
• La céramiste Mellie Branchereau propose une réinterprétation du personnage du Lepinhou (Champniers-Reilhac), en figure écologique et contemporaine, symbole du recyclage, de l’accueil de la faune et de la flore, de l’étrange et de l’étranger. Sa proposition de sculpture, réalisée à partir de terres glanées localement, réunit également les matériaux employés par les autres créateurs du groupe.
  La vitrailliste Élodie Schneider a choisi de s’associer à l’illustratrice Amélie Fontaine pour redonner au vitrail sa qualité de support narratif à la portée de tous. Elles représenteront les farceuses fadettes à Rochechouart.
• Tristan Chambaud-Héraud offre au Diable un triptyque ambitieux et monumental à Saint-Auvent. Il abrite le promeneur dans un grand cercle de grès et de sel, cuit en four anagama, afin de lui permettre de rencontrer le diable et sa poule aux œufs d’or en toute tranquillité.
• Tom Jablin, sculpteur sur pierre interprète la Chasse volante (Saint-Laurent-sur-Gorre) à l’aune de la météorite. Il offre une sculpture – mobilier sonore et nous permet de découvrir les richesses géologiques locales en sculptant les roches patrimoniales des carrières alentours.
• Marion Leyssene poursuit un dialogue, déjà entamé dans ses créations antérieures, avec la Metteuse de part et ses bonnes fontaines (Champagnac-la-Rivière). Elle imagine une sculpture en céramique – assise, qui permettra aux habitants et promeneurs de se ressourcer en toute quiétude. Cette proposition est également un défi technique relevé grâce à la contribution du CRAFT-Limoges.
• Enfin, la céramiste Mariette Cousty donne sa vision du Lébérou (sur l’étape 9). Ce personnage maudit doit courir les chemins recouverts d’une peau de loup, passer sous 7 clochers en une nuit ; il effraie les passants et dévore les chiens. Mariette revisite la croix de chemin de manière contemporaine et humoristique en la recouvrant de moulage de jouets de chiens.

Les neufs créateurs métiers d’art offrent une relecture contemporaine des légendes occitanes, à l’aune de nos préoccupations actuelles, écologiques, sociales, culturelles… Leurs propositions artistiques, traversées par ces motivations communes, sont les témoins d’une aventure collective dans laquelle chacun a pu apporter aux autres sans renier sa propre créativité.

L’exposition « A la crotz daus chamins  / À la croisée des chemins » revenait sur le processus de création et les projets finaux proposés au Parc grâce aux dessins, maquettes, essais, photos, etc. Il s’agissait d’une occasion unique, qu’ont saisi 200 visiteurs -habitants et élus du territoire- de découvrir les sculptures à venir et d’échanger avec leurs concepteurs… en attendant les commandes des œuvres et leurs réalisations !