Formation : récolte et semis de semences prairiales

Mis à jour le 18 décembre 2024

Hier à Ladignac-le-Long, le Parc co-organisait une journée à destination des agriculteurs. Au programme : les bienfaits des prairies fleuries et les techniques d’ensemencement à partir de graines récoltées localement.

En Périgord-Limousin, les prairies font partie intégrante du paysage et sont généralement destinées au pâturage ou à la production de fourrage. Cependant, faute d’alternative, l’utilisation de graines commerciales et peu diversifiées est aujourd’hui prépondérante pour l’ensemencement de ces prairies. Pourtant, une approche différente est possible et pleine de potentiel.

Les multiples atouts des prairies naturelles

Les prairies fleuries sont des prairies naturelles, c’est-à-dire non labourées, présentant une diversité et une densité en fleurs importantes. Production d’un fourrage de qualité, meilleure appétence, préservation de la biodiversité, santé animale… les bénéfices des prairies naturelles sont nombreux. Ces milieux contribuent également à la lutte contre les changements climatiques car ils stockent une importante quantité de carbone dans le sol, qu’il convient de préserver.

De par la diversité de leur végétation, les prairies fleuries sont également moins sensibles aux changements climatiques. Elles représentent donc une véritable opportunité d’adaptation face à la hausse des températures, puisque leurs productions fourragères subissent peu de variations, même lors des années difficiles (sécheresse ou humidité).

Utiliser des graines sauvages et locales : un pari gagnant !

Pour toutes ces raisons, les exploitants agricoles et les acteurs de préservation de l’environnement ont un intérêt commun à restaurer et à semer des prairies fleuries. Dans cette optique, c’est encore l’utilisation d’espèces sauvages d’origines locales qui permet d’obtenir les meilleurs résultats. Naturellement adaptées au territoire et donc plus résistantes/résilientes, ces espèces sont également plus compatibles avec la faune et la flore locale.

Alors, comment procéder ? Le semi de plantes sauvages d’origine locale, nécessite différentes étapes débutant par la sélection de parcelles de prairie dites « ressources » sur lesquelles seront prélevées les semences. S’en suivent le séchage, le tri et la conservation des graines, avant le semi sur une nouvelle parcelle « réceptrice ».

Une formation pour acquérir les outils et le savoir-faire

C’est donc pour initier les agriculteurs à l’ensemble de ce processus, que le Parc co-animait hier un temps d’échange, en partenariat avec le Conservatoire botanique national du Massif central (CBNMC) et le Centre d’initiative pour valoriser l’agriculture et le milieu rural (CIVAM). Parmi les sujets abordés : l’évaluation de la maturité d’une parcelle pour la récolte, les différentes techniques de récoltes en mélange de semences prairiales locales ou encore les étapes de pré-nettoyage et séchage des semences.

Au cours de la journée, les participants ont également reçu les clefs pour concevoir et utiliser une brosseuse à prairies, un outil relativement peu coûteux et simple à confectionner. La brosseuse permet de récolter les graines d’une parcelle, sans la faucher et sans affecter gravement le rendement fourrager (après fenaison). Les expériences historiques précisent un ration de 2 ha de prairie à brosser, pour un ensemencement de 1 ha. A l’image de la brosseuse «Pictagraine» modèle expérimental conçu par le Conservatoire d’Espaces Naturels de Nouvelle Aquitaine, d’autres initiatives voient le jour.

Cette journée entrait dans le cadre des formations obligatoires destinées aux agriculteurs bénéficiaires d’aides financières via les Mesures Agro-Environnementales et Climatiques (MAEC). L’ensemble des agriculteurs et éleveurs du territoire intéressés par la thématique des semences prairiales et l’autonomisation de la production de ces dernières étaient également conviés.

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