Suppression de 5 plans d’eau à Saint-Pierre-de-Frugie

Le Parc participe actuellement à un chantier de suppression de 5 plans d’eau artificiels sur le bassin de la Valouse, avec pour objectif de restaurer les zones humides autrefois présentes sur ces parcelles, et ainsi de contribuer à l’amélioration de la qualité de l’eau.

Vers une meilleure qualité de l’eau… et au-delà !

Créés dans les années 1980, les 5 plans d’eau du Breuilh sont aujourd’hui à l’abandon depuis de nombreuses années. Ainsi délaissés, ils se sont enrichis en matières organiques (vases) et en phosphore. Leur présence réchauffe les eaux et provoquent des déséquilibres impactant la qualité de la ressource (hausse de la température en été, prolifération de cyanobactéries). Or, l’eau en transit dans ces étangs alimente en partie le captage d’eau potable de La Coquille.

Pour répondre à cette problématique, le syndicat d’eau potable départemental met en place de nombreuses mesures, dont la gestion ou de la suppression de plans d’eau, en partenariat avec le Syndicat Mixte du Bassin de l’Isle et le Parc. En effaçant ces plans d’eau, il s’agit donc de réduire le risque de prolifération de cyanobactéries et de tirer parti des fonctionnalités naturelles des zones humides, qui participent à filtrer l’eau.

Les bénéfices des zones humides ne s’arrêtent pas là, puisqu’elles contribuent également à une meilleure gestion quantitative de la ressource, grâce à leur capacité à stocker et à restituer l’eau. En ce sens, la suppression des étangs artificiels contribue à l’adaptation au changement climatique, dans un contexte qui voit s’intensifier les tensions autour de la ressource hydrique. Les zones humides sont également des réservoirs de biodiversité précieux.

Vidanger pour mieux restaurer

A Saint-Pierre-de-Frugie comme ailleurs, la suppression des plans d’eau est un travail de longue haleine. L’opération se déroule en deux phases :

• Une phase de vidange des plans d’eau (en cours) qui consiste à abaisser les plans d’eau par un système de siphon (les ouvrages de vidange ne fonctionnant plus) puis de les vidanger en faisant une brèche sur la digue. Un bassin de décantation et une pêcherie sont installés à l’aval de l’étang pour éviter les départs de vases et récupérer le poisson présent. Une fois la vidange terminée, le plan d’eau reste en assec* pendant au moins 6 mois ce qui permet au ruisseau de retracer son lit dans les vases de l’étang. Les vases sèchent également.
• Une phase de restauration du vallon et des zones humides (prévue en juin-juillet 2025) permettra par la suite de retrouver le vallon dans son état originel. Les terres de la digue seront réutilisées pour combler le plan d’eau de façon à recréer des pentes douces et harmonieuses, allant des points hauts vers le ruisseau. Ce terrassement permettra d’établir un gradient d’humidité et favorisera la restauration de la zone humide. Un ensemencement de la zone est prévu avec un mélange de graines de typiques des prairies humides.

Une action partenariale

Le Parc intervient en tant qu’assistant technique sur ce projet porté par le Syndicat Mixte du Bassin de l’Isle (SMBI). A ce titre, il assure le lien entre le SMBI et le propriétaire et fait bénéficier les différents acteurs de son expertise.
Le coût total du projet est de 59 000 € HT, financés à 80% par la Région Nouvelle-Aquitaine et l’agence de l’eau Adour-Garonne. Les 20% restant sont pris en charge par le SMBI via une cotisation annuelle pour travaux GEMAPI* de la Communauté de Communes du Périgord Limousin. Le propriétaire, qui a décidé de façon volontaire de supprimer l’ensemble de ses plans d’eau, n’a donc aucun frais à sa charge.

Depuis 2014, le Parc a contribué à l’effacement de près de 100 plans d’eau, sur les 5000 que compte le territoire.

* Assec : état d’une rivière ou d’un étang qui se retrouve sans eau
* GEMAPI : Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations